Des seigneurs de Fournes au 1er maire
Le village de Fournes existait de manière certaine au XIème siècle. En effet, Fournes est mentionné dans une charte de 1046 dans laquelle Gérard 1er, Evêque de Cambrai et d’Arras, donne l’église de Fournes et ses dépendances à l’Abbaye de St André du Cateau-Cambresis, avec pour droit unique, celui de lui payer 12 deniers annuellement. Cette donation fut confirmée par l’Empereur Conrad en 1033 selon les uns et selon d’autres en 1146.
Quant au nom de Fournes, il viendrait du mot celtique FORN ou du latin FURNES qui signifient tous deux FOUR. Il se peut que notre village doive son nom aux fours à poteries.
Le pays de Weppes, du latin « vesperas » (soir, situé à l’Ouest) quartier de l’ancienne châtellenie de Lille, avait Wavrin pour capitale et comprenait 37 villages, dont Fournes.
La terre de Fournes dépendait à l’origine de la seigneurie de Wavrin, selon un acte de 1193. Notre village eut donc pour premiers seigneurs, les nobles sires de Wavrin, personnages considérables dans l’histoire de la Flandre, par leurs exploits, leur valeur et leur piété.
En l’an 1014, la famille de Wavrin était divisée en deux branches. La branche aînée vit sortir de son sein, la famille Beaufremetz. Thomas de Beaufremetz, vassal du sire de Wavrin, épousa l’héritière de Fournes. Le fils aîné, Thomas, fit bâtir un château-fort dans l’île de Coupigny.
Les Beaufremetz se succédèrent jusqu’en l’an 1414, date à laquelle, la dernière des Beaufremetz, Agnès, épouse Jean de Hingettes, désigné de son château, Jean de Coupigny.
En 1440, la maison de Fournes passe dans la maison d’Englos, sans doute par alliance entre la fille de Jean de Coupigny et Robert d’Englos.
La petite fille de Robert d’Englos épouse Pierre des Lobes vers 1449.
Après le décès du dernier héritier direct de Robert d’Englos, Simon de Gillon, la seigneurie de Fournes est vendue en 1500 à Antoine de Rosimbois qui la revend presqu’aussitôt à Robert de Ranchicourt, seigneur des Mottes à Fournes qui fit ainsi revivre en sa famille, le titre de seigneur de Fournes, dont il se disait héritier par ses ancêtres.
La famille de Ranchicourt était très ancienne. On retrouve ce nom en 1096.
Pierre de Ranchicourt, Evêque d’Arras en 1470, consacra la cathédrale de Cambrai sous l’épiscopat de Jean de Bourgogne. Cette famille était considérable par ses alliances avec les principales familles de Flandre et d’Artois.
Pierre, le fils de Robert de Ranchicourt, seigneur de Fournes en 1520, fit tailler dans une pierre l’image de Notre Dame des Sept Douleurs. Cette pierre est taillée en bosse et porte la Vierge aux sept glaives dans une niche gothique. En dessous, les initiales P.R flanquant un blason aux armes des Ranchicourt et au-dessous, une inscription en caractères gothiques :
« P. de Ranchicourt et de Fournes en l’an 1522 »
Pierre de Ranchicourt ne laissa qu’une fille qui épousa Guy de Bournonville vers 1540. Leur fils unique, Oudart fut seigneur de Fournes, Wasquehal, Bondues et autres lieux.
Son fils Alexandre porta le titre de Prince, épousa Anne de Melun et resta longtemps seigneur de Fournes. Il vendit la seigneurie de Fournes à la famille de Mérode qui elle-même la céda en 1732 à jacques Alexandre François de Rouvroy, trésorier du bureau des finances de Flandre. Son fils J.B. Louis de Rouvroy fut le dernier seigneur de Fournes.
Outre le château fort de Coupigny et celui de Rosembois dont les seigneurs formèrent une famille illustre honorée sous les Comtes de Flandre, les Ducs de Bourgogne et les Rois d’Espagne, Fournes possédait d’autres châteaux, tenus en fief de la seigneurie de Fournes :
- Le château d’Hocron dont la seigneurie appartenait à Jean Mallet en 1300. Son fils épousa l’héritière des seigneurs de Coupigny, Jean de Beaufremetz. Elle appartint ensuite à la famille Hespel
- Le château des Mottes, propriété de la noble famille de Ranchi court au XVème siècle
- Le château de la carnoye qui appartenait au seigneur de même nom également seigneur des Prés.
Un décret de 1789 supprima les seigneuries et baillages et les remplaça par des conseils municipaux composés d’un maire et d’un certain nombre d’officiers municipaux et de notables.
Le 26 janvier 1790, les principaux habitants se réunirent dans l’église en vue d’élire le maire de la commune, les officiers municipaux et notables.
Mr Hyppolyte Prudent Charlet donna sa démission de bailli et ayant réuni tous les suffrages, fut proclamé 1er maire de Fournes.