L'instruction à Fournes

Dès le moyen Age, il y a des écoles dans chaque commune, principalement en Flandre.
L’histoire de ses nombreux bâtiments scolaires montre combien Fournes fut riche en la matière :
Ecoles publiques :
Jusque vers le milieu du XVIIème siècle, l’école publique de Fournes est tenue par le vicaire, puis à partir de 1650 par un clerc nommé par le seigneur et ce, jusqu’à la Révolution.
L’incendie de 1650 détruit l’école qui se trouvait à proximité du presbytère. Les habitants du hameau de La Fresnoye prennent en charge la reconstruction.
L’école subsiste jusqu’en 1844, puis elle sert de lieu de réunion pour les séances du conseil municipal. On construit une nouvelle école, place de Fournes, près du cimetière qui entourait l’église, exactement à l’emplacement de l’ancienne mairie.

En 1689, Jean Charlet, clerc paroissial, est instituteur. Son fils Pierre Hubert Charlet lui succède jusqu’en 1740.
Cette fonction est occupée de père en fils jusqu’en 1785. A cette date, Marie Joseph Pringuet obtient le poste et doit abandonner ses fonctions en 1791 à la suite de ses opinions politiques qui n’étaient pas assez avancées pour cette période révolutionnaire. Il est remplacé par Pierre Joseph Quempe, imbu de toutes les idées révolutionnaires, démagogue et exalté lors des séances du comité révolutionnaire. Il se retire en 1798.
Ecole de filles :
Jusqu’en 1793, les classes étant mixtes, Mademoiselle Marie - Joseph Seignée déclare son intention d’ouvrir une école de filles au conseil municipal et prête le serment de fidélité à la Nation. On ne sait combien de temps exista cette école, mais en 1798 elle était fermée.
Pensionnat Gombert :
En 1793 également, M. Jean François Gombert arrive du Maisnil avec l’intention d’ouvrir un établissement scolaire mixte. Il inspire le respect et la confiance, face aux excès de la Révolution.
Il inaugure son école en 1798 et obtient en 1813, l’autorisation préfectorale de prendre des pensionnaires. Son traitement est payé par la commune à condition d’instruire gratuitement les enfants pauvres. Son fils Armand Joseph l’aide dans ses fonctions et lui succède.
Après sa mort en 1876, ses petits- fils Joseph et Henri reprennent son œuvre et par des constructions nouvelles, donnent au pensionnat un nouvel accroissement qui devient l’Ecole Supérieure d’Etat. Suite à la mort prématurée de son frère, Joseph Gombert reste seul à la direction de l’établissement.

Mme Gombert dirige les classes enfantines de l’école communale des garçons qui, par suite d’un accord entre le pensionnat Gombert et les municipalités précédentes, occupait quelques classes.
Après la guerre 1914-1918, le gendre de Joseph Gombert, Alphonse Vercouttre prend la direction de l’établissement, puis son fils Jacques jusqu’en 1939. A cette date, l’école est réquisitionnée par les Allemands. A leur départ, le pensionnat laissé à l’abandon, est mis en vente.
Il sera racheté en 1948 par M. Jacques Lemaire qui le met à la disposition de l’œuvre d’Auteuil. A la suite de cette vente, la commune est mise dans l’obligation de libérer les classes occupées. La construction d’une école de garçons est alors décidée et l’école Raoult est inaugurée le 12 septembre 1954.
Ecole libre de filles : le pensionnat des Dames de l’Education Chrétienne
En 1827, deux écoles libres de filles s’ouvrent en même temps, l’une est dirigée par Dame Defante et l’autre par Mademoiselle Stéphanie Gombert, fille de Jean François Gombert.
L’école tenue par la Dame Defante ne dure que quelques années en raison du décès de sa directrice. Stéphanie Gombert est épaulée par sa sœur Marie Thérèse à partir de 1830.
Les Demoiselles Gombert tiennent l’école communale de Fournes malgré le refus persistant du conseil municipal de leur accorder la moindre allocation.
Leurs sœurs Clotilde et Eugénie les rejoignent en 1830.
En 1834 elles reçoivent l’autorisation de prendre des pensionnaires. Leur établissement jouit d’une excellente réputation et a la confiance des familles.
Stéphanie et Clotilde entrent alors dans la Congrégation des Dames de l’Education Chrétienne d’Argantan et confient leur établissement aux religieuses de cet Ordre.
Dame Stéphanie revient à Fournes en 1857 pour continuer sa première œuvre dans le pensionnat ainsi transformé. Elle en est la 1ère supérieure et sa sœur Clotilde reste au Pensionnat des religieuses de Loos et meurt à Fournes le 16 février 1864.
Les locaux devenus insuffisants, la Congrégation achète la maison voisine et les religieuses y reçoivent toutes les jeunes filles qui désiraient une excellente éducation. Dame Stéphanie meurt à Fournes le 4 octobre 1869 après une vie de dévouement et de don de soi. La Congrégation des religieuses continue son œuvre jusqu’en 1903. Peu après, atteinte par la loi sur les congrégations, elle doit s’exiler. Les religieuses se réfugient à Tournai où elles ouvrent un pensionnat.
Le pensionnat de Fournes, confisqué par l’Etat est mis en vente et sur demande expresse de l’Evêché, Mr le Compte d’Hespel s’en rend acquéreur.
Lors du départ des sœurs pour l’exil en 1904, une manifestation est organisée réunissant la majorité de la population au nom de laquelle, M. d’Hespel, maire de la commune, prend la parole.
Une plaque de marbre scellée dans le mur de la nef droite de l’église rappellera jusqu’à la guerre 1914, le souvenir reconnaissant des catholiques de Fournes, pour le bien que les Dames de l’Education Chrétienne avait fait dans la paroisse pendant plus d’un demi-siècle.
Pendant la période d’apaisement qui suit la guerre 1914-1918, M. d’Hespel offre aux religieuses de les remettre en possession de leur Maison de Fournes. D’autre part, quand il est question d’un transfert à La Bassée du pensionnat de Tournai, une démarche pressante est encore tentée mais en vain. Fournes demeure donc définitivement privée de la Maison d’Education qui avait contribué à sa prospérité et qui avait élevé son niveau moral et intellectuel. Après avoir servi d’atelier de confection, la presque totalité des locaux est détruite par un incendie en 1964. Seule une aile située face à la rue Faidherbe a été épargnée et est encore visible actuellement.
L’asile pout les tout-petits :
Un asile pour les tout-petits, dirigé par les Demoiselles Dufour et créé par Mme Casteleyn en 1871, rend de grands services : il est très fréquenté et se trouve sur l’emplacement de l’ancienne gendarmerie de Fournes, actuellement Ecole Jeanne d’Arc.
A sa mort, Mme Casteleyn le lègue à la commune de Fournes ainsi qu’une rente annuelle de quatorze cents francs. Ce legs est fait sous condition que l’immeuble ne puisse être affecté à un autre usage ; l’inexécution de cette clause devant entraîner l’annulation du legs et le retour immédiat du bien aux héritiers.
D’abord accepté puis refusé par le conseil municipal en 1880, l’asile devient donc, conformément aux dispositions testamentaires, la propriété de la famille d’Hespel qui lui conservera son affectation : au départ des religieuses, elle y adjoint une école libre de filles dans des locaux restaurés et agrandis.
En octobre 1915, le curé Wadoux décide d’ouvrir une école au presbytère, les locaux de l’école libre et ceux de l’école communale étant trop dégradés pour que l’on puisse s’y installer. La salle à manger et le bureau servent de classes. M. Henri Leignel prépare un mobilier scolaire de fortune. Melle Jeanne Salomé qui élève la jeunesse fournoise depuis un quart de siècle et Melle Léonie Maréchal en sont les institutrices.

Aujourd’hui, notre village compte :
- L’école publique du Clos d’Hespel
- L’école privée Jeanne d’Arc
- La Maison St Jacques, Fondation Orphelins et Apprentis d’Auteuil.